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Interview de Kevin Dalzuffo – Coach & Préparateur

Interview Kevin Dalzuffo

Rencontre avec Kevin Dalzuffo, bodybuilder et coach

Dans cette interview, nous vous proposons de partir à la rencontre de Kevin Dalzuffo, bodybuilder et coach, afin de discuter entraînement, nutrition et préparation aux compétitions.

Bonjour Kevin, c’est un plaisir de te recevoir aujourd’hui. Pour commencer, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Kevin Dalzuffo, j’ai 35 ans, je suis bodybuilder et coach. Je prépare des gens que ce soit pour des compétitions de bodybuilding ou pour d’autres sports. J’ai pas mal d’expérience dans d’autres domaines, ce qui peut beaucoup me servir dans mes coaching. Je fais également des remises en forme, des pertes de poids voire des grosses pertes de poids. Mon but, c’est d’être ouvert à tout type de personne. C’est ça qui me plaît dans mon travail. Je n’aime pas les copier-coller. Ce qui m’importe, c’est de m’intéresser et de m’adapter à la personne. Ça peut aller du mec de 20 ans qui se lance et qui veut faire une compétition de bodybuilding à des femmes de 50 ans qui désirent se remettre en forme, au boxeur qui veut se préparer physiquement.

Quel est ton parcours personnel, qu’est-ce qui t’as amené à coacher ?

Personnellement, je fais du sport depuis gamin. J’ai fait du motocross de l’âge de 6 ans à 22/23 ans environ. J’ai atteint un bon niveau, j’ai été champion de Provence et vice-champion de France. Je suis allé jusqu’au parcours semi-pro puis les choses ont fait que j’ai arrêté la pratique.

Je faisais à l’époque beaucoup de sport, car le motocross est une pratique très physique. Je faisais du renforcement et j’allais courir principalement.

La musculation m’a toujours intéressé également. Un peu comme tout le monde quand tu es jeune, tu vois des films, tu vois Schwarzenegger et tu te dis “Woh” ! Du coup, j’ai toujours fait un peu d’haltères à la maison, des choses comme ça.

Après, je suis passé par une période où je faisais du sport sans grande raison. Puis un jour, je ne sais pas t’expliquer pourquoi, j’ai voulu me mettre à fond dans la musculation. C’est bête, je suis rentré dans une librairie et j’ai vu un magazine “Muscular Development” avec une interview de Victor Martinez, qui était un des top bodybuilders mondiaux. Il avait un physique incroyable en photo, c’était juste dingue ! J’ai acheté le bouquin, je l’ai feuilleté et je me suis dit : ”je veux être comme ça”. À l’époque, je faisais 75kg. Mon développement a été un long processus. Petit à petit, j’ai acheté du matériel et je l’utilisais à la maison : banc de développé couché, rack à squat et au bout d’un moment, je n’avais plus de place à la maison. J’ai donc décidé d’aller en salle de musculation. C’était un investissement personnel et financier fort, mais j’avais juste une passion de dingue. Dès le début, j’étais à fond, j’ai lu et appris ce que j’ai pu, je m’entraînais 6 fois par semaine et je mangeais 6 repas par jour.

J’ai commencé le bodybuilding en 2013/2014, ça fait 8-9 ans environ.

Comment faisais-tu pour te renseigner lorsque tu as commencé la musculation ?

À savoir que moi, je n’ai jamais eu de coach, j’ai tout fait en autodidacte. En motocross pareil d’ailleurs.

Pour répondre à ta question, j’ai beaucoup lu, j’ai acheté de nombreux bouquins. La méthode Delavier par exemple, qui est un très bon livre pour débuter et éviter de faire des bêtises. Ensuite, j’ai acheté de nombreux autres ouvrages au fil de mon évolution et j’ai regardé des tonnes de vidéos. L’avantage aussi, c’est que je parle anglais. J’ai pu aller chercher l’information ailleurs.

Ensuite, je suis méthodique dans ma façon de travailler. Je change une chose à la fois et je regarde sur plusieurs semaines l’efficacité de cette modification. Je fais la même chose avec mes clients. Je fais d’ailleurs un bilan très très régulier avec eux. Chaque semaine ! Il y a en a qui disent que ça ne sert à rien, mais si ! Ça sert de faire des bilans réguliers ! Cela permet aussi de rester focus. Donc je faisais ça et je regardais mon évolution, mes ressentis, mes performances, etc. Au fur et à mesure, tu en tires des conclusions. Au début, elles sont bonnes pour toi, puis tu en tires finalement des généralités.

Maintenant, 8 ans après, il y a des choses que je continue à faire et d’autres où j’ai évolué. Que ce soit dans la nutrition, le repos ou l’entraînement, la façon dont je faisais les choses il y a quelques années a évolué. Même si je reste dans un cadre très général.

J’allais aborder la question de l’anglais parce que c’est vrai que toi à l’époque où tu as commencé, il y avait quand même beaucoup moins d’informations en France et de contenu francophone à ce sujet.

Oui, il n’y avait rien en France. C’était les débuts de Tibo Inshape. Il y avait Super Physique également. Il y avait du bon et du mauvais, mais c’est vrai que le plus d’information que j’ai trouvé c’était avec les podcasts d’américains. Écouter les entraîneurs pro, regarder des vidéos YouTube, etc. Je regardais en boucle des vidéos de préparation. Tu regardes des mouvements et à force ça te rentre en tête. C’est du mimétisme, tu vois.

D’ailleurs, mes clients aiment mon coaching, car je change tout le temps les entraînements. J’ai moi-même regardé tellement de training différents et j’ai fait tellement d’exercices qu’à la fin, même quand je vais dans une salle que je ne connais pas, ça va vite et on trouve de quoi entraîner le groupe musculaire visé.

Tu avais des modèles quand tu as commencé ?

Oui, ce sont encore mes modèles aujourd’hui d’ailleurs ! Victor Martinez, Kevin Levrone, Jay Cutler, etc. Mais vraiment d’abord Martinez et Levrone… Ce sont vraiment des physiques de dingue. Ronnie Coleman aussi bien sûr, et tellement d’anciens ! Dorian Yates aussi. Si tu n’as pas regardé son DVD, tu n’es pas un vrai body ! (rires)

En France, tu as pris exemple sur des personnes comme Frédéric Mompo par exemple ?

Non, pas spécialement.

Tu as dit que tu avais fait évoluer tes habitudes et tes entraînements au cours du temps. Qu’est-ce que tu as appris et qu’est-ce que tu aimerais transmettre aux autres de ses apprentissages ?

Ce qui a beaucoup changé, c’est mon utilisation des glucides. Au début, comme beaucoup de gens, j’avais un peu peur des glucides, je me disais que ça allait faire du fat, etc. Avec le temps, ma vision a beaucoup évolué et je considère que c’est vraiment quelque chose qui permet d’avoir de l’énergie, que ton métabolisme soit haut, que tu sois plein et dense, que ton entrainement soit plus productif. Tu sais parfois, amener 100/150 calories qui proviennent de glucides sur un repas avant ta séance va booster ton entraînement et va faire que tu vas brûler plus de calories encore.

L’école un peu française qui coupe beaucoup les glucides et qui conseille de faire beaucoup de cardio, je ne la trouve pas pertinente. Tu vas perdre beaucoup de poids sur les premières semaines puis ton métabolisme va s’écraser. Tout s’écrase ! À l’entraînement, tu es moins efficace, moins congestionné, et limite ça devient un calvaire.

C’est principalement cette vision de l’utilisation des glucides qui a changé pour moi avec le temps. Manger une tonne de glucides, propres bien sûr, répartis sur la journée. Le timing également a beaucoup évolué avec le temps : quoi manger, quand le manger, etc… Il y a des moments plus propices pour manger telle ou telle source de protéine par exemple, etc.

Tu as un exemple à nous donner ?

L’alimentation autour de l’entraînement par exemple va être très importante. Manger une source de glucides dense, une protéine facilement digérable et une petite quantité de lipides (pour stabiliser l’insuline) avant l’entraînement pour éviter les coups de pompe et être plus productif.

Que penses-tu de l’intra-entraînement ? Est-ce que cela a une utilité ou pas ?

Ça en a. Tout dépend de ta diète, de ton physique, de ta masse musculaire et de ton métabolisme en fait. Tu sais, il y a trop de réponses on/off que les gens veulent mais la vérité c’est que ça s’applique au cas par cas. Tu peux mettre des glucides intra-entraînement à un mec qui a un métabolisme de ouf par exemple. Par contre, si c’est un mec qui est au régime avec un métabolisme très lent et qu’il n’a pas sévèrement de coup de pompe pendant l’entraînement, il n’y a pas d’utilité. Néanmoins, il aura toujours besoin de ses glucides avant et après l’entraînement, en quantité réduite, forcément.

Après, moi je ne suis personnellement pas fan des compléments en acides aminés par exemple car en tant que body, je considère que tu manges tes protéines plusieurs fois par jour et que tes acides aminés tu les as. Ça fait partie des trucs de l’industrie. C’est un avis qui est personnel.

C’est d’ailleurs la conclusion qu’on a eu avec Morgan dans une précédente interview. Tant que tu as consommé une quantité suffisante de protéines complètes, tu as assez de BCAAs théoriquement.

Par contre comme je dis à mes clients pour les intra-entraînements, si ça aide à vous hydrater, prenez-en ! On oublie que l’eau est un des compléments les plus importants. Mais personnellement, je n’ai pas besoin d’intra-entraînement, je préfère rester à l’eau. Bon ça m’arrive parfois de mettre un peu de sucre rapide dedans mais c’est tout, tu vois. Et ce n’est pas nécessaire.

Du côté entraînement, comment toi, tu aimes t’entraîner et qu’est-ce qui diffère entre tes entraînements et ceux de tes clients ?

Ah, c’est justement la partie que je préfère ! Aujourd’hui on parle beaucoup de nutrition et de moins en moins d’entraînement !

L’entraînement, c’est vraiment ce qui va changer ton physique. Si tu prends deux gars et qu’ils mangent pareil, ce qui fera la différence, c’est l’entraînement. J’insiste vraiment sur ça avec mes clients, quitte à leur faire de longs vocaux explicatifs.

Personnellement, j’aime m’entraîner très lourd, sur les grands mouvements polyarticulaires.

Ce que je fais en général en début de séance, c’est un exercice polyarticulaire où je mets très lourd. Par exemple, un développé couché à la barre. Aujourd’hui tu as beaucoup de coachs qui programment cet exercice aux haltères, mais moi je préfère à la barre. Déjà, quand tu montes lourd, avec les haltères tu es vite limité et je préfère globalement le mouvement à la barre.

Le squat pareil, très lourd. Parfois, je remplace par du hack squat. Après tout dépend de mon niveau de fatigue. Mais tant que ton système nerveux est frais, que tes stocks de glycogène sont pleins et que tu as la patate, profites-en ! Envoi ! Bien sûr, tu t’échauffes avant, tu prends ton temps. Quand tu as fait du très, très lourd, tes fibres réagissent énormément.

Ensuite, on passe sur un entraînement un peu plus type “bodybuilding” et si j’intègre des dégressifs, des choses comme ça, je vais les mettre à ce moment-là. L’objectif, c’est aussi de submerger tes muscles de sang, car le sang apporte des nutriments. Donc on vise une grosse congestion. Le but, globalement, c’est l’intensité. C’est ce qui manque le plus aux entraînements aujourd’hui. Si tu peux faire du lourd et du léger, c’est le top et ensuite avec la progression et la surcharge progressive les charges que tu prenais en une répétition il y a quatre ans par exemple te semblent légères aujourd’hui.

D’accord ! Donc l’objectif, c’est vraiment d’allier tension mécanique/tension métabolique et d’essayer de faire varier les intensités ? Je suppose que tu inclus pas mal de supersets, temps sous tension, etc…Dans tes entraînements ?

Pas énormément finalement. J’aime bien les mettre sur des points faibles par exemple. Après, je reste relativement sur les bases, je change très souvent l’ordre des exos et très souvent le programme, tu vois. Déjà pour garder la motivation et parce que ça permet avec le temps d’avoir des vrais physiques complets, qui se rapprochent de la symétrie. Même si nos corps ne sont pas faits pour l’être. Donc parfois un peu de temps sous tension ou des dégressifs globalement.

Personnellement, que ce soit pour moi ou avec mes clients, je suis très méchant sur les cuisses ! (rires) 

Et en même temps, c’est souvent le point faible des pratiquants de musculation.

Pourtant, c’est ce qui fait que tout ton corps va bouger. Ça bouge le métabolisme de tout ton corps, et même le lendemain, tu continues à brûler des calories pour récupérer.

Que penses-tu du PPL ?

Moi le PPL je ne suis pas contre, parce que c’est vrai que tu as des résultats, notamment en intégrant les exercices polyarticulaires. Mais en réalité, c’est surtout que les gens ont oublié ce que c’est un Split. Dans ton Split, tu vas avoir des exercices polyarticulaires. Dans une séance pectoraux, tu vas pouvoir inclure du couché, de l’incliné, du décliné, etc… Forcément, si tu fais que de la poulie pour les travailler, ne t’étonnes pas de ne pas avoir de pecs ! Pareil si pour les cuisses, tu fais des quart de répétitions à la presse et que tu ne fais que du leg extension, ne dit pas que c’est génétique, juste tu ne les travaille pas !

Et c’est vrai que le PPL a un peu fait revenir en France des exos ultra important, de “base” et nécessaires au développement musculaire. Après les gens disent que c’est grâce au PPL, mais c’est surtout l’ajout de ce type d’exercices qui compte.

Le PPL c’est bien. Oui, c’est vrai ! Mais c’est bien quand tu as peu de temps, peu de séances. J’ai des clients qui ne peuvent aller à la salle que 3 fois par semaine, 4 fois max et dans ce cas-là, on fait des trucs comme ça. Pour moi, c’est plus une question de temps, mais si tu en as, autant faire du Split.

Moi, j’ai toujours fait du Split. C’est arrivé par période, lorsque j’ai eu besoin d’un peu de repos, de faire des formats type PPL, je ne le cache pas. Mais 98 % du temps, c’était du split.

Comment organises-tu ton Split dans la semaine ?

Alors, je le fais varier. Parfois, je sépare les cuisses : l’avant/l’arrière. Parce que les Ischios c’est un ensemble qui est grave sous-travaillé et donc forcément sous-développé. Et pourtant ça fait des gains colossaux, ça évite toutes ces tensions que tu as dans tes genoux, etc.

Donc je fais toujours un très gros jour quadriceps. Ensuite les Ischios 2 à 3 jours plus tard. Et ensuite, selon les points forts et points faibles des gens, j’organise. Je vais mettre les points faibles plutôt en début de semaine. Souvent, je fais une séance pectoraux/mollets, car ce sont souvent des points faibles, une séance quadriceps, une séance Ischio-jambiers/fessiers/adducteurs, une séance épaules/triceps et une séance dos/biceps. Ça peut varier, mais en général, je fais ça comme ça ! Après tout dépends si mon athlète est en prépa, etc…

Parfois, j’organise même le split sur 15 jours et je ne reste pas forcément sur le rythme conventionnel d’une semaine.

Sur 15 jours, tu fais trois tours pour chaque muscle ?

Voilà exactement. Je vais revenir plus vite à un groupe. Après moi, j’ai l’obsession des cuisses donc c’est souvent ça qui revient. J’ai déjà fait trois fois les cuisses par semaine durant ce type de split avec deux fois les quadriceps et une fois les ischio-jambiers la première semaine et deux fois les ischios, une fois les quadriceps la deuxième semaine . C’est vraiment mon truc ! Après, je ne dis pas que c’est ce qu’il faut faire d’autant plus que c’est très difficile en termes de récupération. Mais j’ai fait ça longtemps. Les gens me connaissent d’ailleurs pour mes performances sur mes cuisses. Une fois que je voyais une baisse de mes performances, je réduisais l’intensité. C’est toujours évolutif. Le problème là-dedans, c’est de changer un schéma qui a parfois marché 3 mois, 6 mois voire un an et qui ne fonctionne plus. Et là, il faut être capable de se remettre en question. Pour la plupart des gens, c’est dur de le faire seul et c’est pour ça qu’ils vont avoir besoin d’un coach, d’un avis extérieur.

Tu arrives à rester objectif même sur tes propres performances ?

Oui, car j’ai toujours eu pour but le résultat et donc la volonté d’être objectif. Même quand je me regarde et que je fais mon propre bilan photos, je ne cherche pas à voir ce que j’ai envie de voir. Je vais surtout regarder ce qui ne va pas. C’est le problème de ce sport, l’objectivité.

Si tu observes par exemple qu’en deux semaines ton squat commence à régresser, il faut être objectif. Ce n’est pas normal ! C’est certainement que ton système nerveux à besoin de récupérer ou que ton sommeil est moins bon, il faut donc changer.

Quand tu dis que tu changes, tu vas changer d’exercice ou tu vas par exemple passer sur une semaine de Deload ?

Je vais changer l’exercice de base. Remplacer du squat par du hack ou du front par exemple. Les charges ne sont plus les mêmes, les mouvements ne sont plus les mêmes et il faut savoir que ton système nerveux, pour chaque mouvement, il a un circuit et une mémoire propre. Du coup, c’est bête, mais passer du squat libre au hack squat ça change. Ton angle de travail ne va pas être le même, tu vas moins solliciter les muscles stabilisateurs, le poids ne va pas être réparti pareillement sur la colonne. Donc ça change. On va donc avoir un impact différent sur le système nerveux.

Tu coaches en nutrition et en entraînement ?

Oui, je fais les deux. Je fais toujours les deux, je préfère.

Hormis pour les sportifs parfois, les boxeurs ou les cyclistes. Je fais pas mal de programme pour des boxeurs et qui font du vélo de route et c’est vrai que là je ne rentre pas forcément dans leur préparation physique, par contre ils me disent tout ce qu’ils font et j’adapte le diète en fonction. C’est un sport relativement proche du bodybuilding parce que tu as besoin d’être performant et sec, ce que la plupart des sportifs, bodybuilders inclus, ont du mal à faire.

Le problème c’est que dans ce genre de sport où tu as des catégories de poids comme le bodybuilding il faut être performant et ne pas manger. La nutrition à toute son importance.

En power, il y a un peu plus de liberté. Moi, je sais que personnellement dans ma diète, je mets tous les jours des choses qui me font plaisir. Je mange des choses que j’aime manger pour tenir la diète. Comment tu adaptes ça avec tes athlètes ?

Je ne vais pas te mentir si demain, tu viens me voir, que tu veux être compétiteur en bodybuilding et que tu veux être performant, je ne vais pas être très sympa.

Maintenant, si tu me dis : “Kevin le poisson ça me sort par les yeux, je ne peux pas en manger” je vais dire ok, on va manger du poulet, du bœuf, des blancs d’œufs, etc… Si tu me dis que dans les légumes, le brocoli te fait vomir et que tu ne peux pas en manger, pas grave. Par contre, tu as besoin de manger des légumes donc on va te trouver une alternative.

Maintenant, si ton but c’est d’être boxeur et que tu n’es pas au poids, au bout d’un moment, il va falloir que tu fasses ce que je te dis et que tu manges en fait. Tu t’adaptes à la personne !

Si jamais c’est une personne qui veut perdre du poids, mais pas être écorchée, alors on va s’adapter, on va être flexible. Si tu n’aimes pas le riz, on va essayer les pâtes, on voit comment tu réagis au gluten, on fait des pâtes sans gluten, etc.

Encore une fois, tu adaptes tout à la personne ! On ne va pas être ultra stricte avec quelqu’un qui veut juste perdre du poids. La personne va déjà beaucoup changer ses habitudes alimentaires.

Si par contre, vous voulez être archi compétitif, vous lancer dans le bodybuilding, dites vous que malheureusement, ceux qui vous disent t’inquiète la diète, ce sera cool… Non ! Si tu veux être très performant et afficher le physique de la vie sur scène, même si c’est pour une compétition en régional, etc… Tu vas détester manger ! Il faut que vous l’ayez en tête. C’est ce qui fait la différence entre les bons bodybuilders et les autres. Lors d’une diète de bodybuilding où tu veux être écorché sec, tu vas crever la dalle et ce que tu vas manger va te dégoûter ! Même si t’aimes le riz et le poulet, tu ne pourras plus les voir !

Tu manges combien de fois par jour ?

Je mange 6 fois par jour personnellement. Je ne le conseille pas à tout le monde dans le sens où ça dépend des objectifs, du train de vie de la personne, etc. Mais c’est vrai qu’il n’y a personne que je ne fais manger que 3 fois. Minimum 4 fois par exemple pour de la remise en forme et sinon 6/7 fois pour ceux qui se préparent en bodybuilding.

Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’à chaque fois que tu manges, pour digérer, ton corps va brûler des calories. Donc quand tu réfléchis à ça, tu te dis que si la même quantité de nourriture que je mange normalement en 2 fois, je mange en 6 fois, alors peut-être que je vais réussir à gratter quelques calories sur chaque repas et que ça peut faire une petite différence en fin de journée. En-tout-cas, sur moi, j’ai vu le résultat. Sur des gens que j’ai coaché également. Et si tous les meilleurs bodybuilders le font, ce n’est pas pour rien.

De deux, il y a aussi le fait qu’en splitant la même quantité de glucides, de lipides ou de protéines que tu dois manger dans ta journée, tu vas assimiler plus facilement, ce sera plus digeste. On pense toujours à manger, mais le plus important, c’est d’assimiler ce qu’on consomme. Quand tu split cette portion, c’est donc plus efficace.

Est-ce que tu peux nous expliquer comment choisir une compétition et sa catégorie lorsqu’on fait du bodybuilding ?

Déjà, si tu es débutant et que tu n’as jamais fait de compétition, il va falloir prendre conscience du niveau que tu as. Même si ça reste subjectif. En-tout-cas choisir une fédération qui est en accord avec ton physique, avec tes attentes, avec tes choix et avec ce que tu espères de cette compétition.

Le premier truc, c’est de choisir sa catégorie. Est-ce que tu veux aller en Men’s Physique, en classique physique, etc. Donc ça, c’est plus ton type physique, ton body type. Et ensuite, en fonction de tes attentes, tu choisiras ta fédération.

Après, c’est comme tout, lorsque tu débutes, c’est bien de commencer avec des petites compétitions proches de chez soi, histoire de se jauger. Le but, c’est de monter sur scène et c’est déjà une première grosse victoire. Quand tu t’entraînes, quand t’es dans ta salle, que tu te vois un peu congestionné et que t’es en débardeur, tout le monde pense qu’il peut être champion. Par contre, lorsque tu fais une vraie préparation, tu te rends compte que t’es loin de ça. Déjà, tu penses toujours que tu n’as pas beaucoup de bodyfat. Mais quand tu fais une diète, tu te rends compte que tu en as des tonnes et que tu en as toujours plus à perdre. Quand tu es 6 mois avant la compétition, tu te dis que tu vas les éclater. Mais quand ça approche et que tu as fait plusieurs mois de régime, tu es plus en train de te demander si tu vas la faire.

Pour revenir sur le choix de compétition, pour les gens qui débutent, quel que soit le sport, il existe des compétitions qui s’appellent les “premiers pas”. Là-bas, qu’importe l’âge que tu as : 25 ans, 40 ans, etc.. Tu vas être jugé au milieu de personnes qui font leur début en compétition et qui ont une première expérience de la scène.

Après, c’est sûr que si tu as un physique “d’Américain” tu peux t’orienter vers de plus grosses compétitions.

Aujourd’hui, la majorité des personnes que tu entraînes vont vers la compétition ?

Moitié-moitié ! J’ai des compétiteurs et je fais aussi beaucoup de remises en forme. C’est assez fun parce que tu en as certains qui veulent juste se faire coacher pour faire de la remise en forme, être bien pour un mariage par exemple, et qui finalement se retrouvent à faire de la compétition. Alors qu’au démarrage, ils n’aimaient pas la salle ! Maintenant, ça les insupporte de louper une séance. C’est assez fun je trouve.

Quand tu prépares quelqu’un à une compétition, comment fais-tu évoluer son programme nutritionnel et son entraînement à l’approche de la compétition ?

On va parler en termes de généralité même si je n’aime pas ça, on reste sur du cas par cas.

Dans tous les cas, lorsque tu t’entraînes pour une compétition, le but ça va être de baisser ton bodyfat un maximum et de conserver ta masse musculaire. Donc, progressivement, je vais réduire les glucides, essentiellement. Après tout dépends si j’ai travaillé, avant, avec la personne en masse ou non. Moi, je préfère programmer cette diète avec les personnes qui ont fait la masse avec moi. Du coup, ma sèche va être plus facile, car je fais manger énormément en masse. Je fais tout pour que ton métabolisme soit au placard. Je fais manger 5000 calories par jour et je fais tout pour que tu ne fasses pas trop de gras. Au début, les premiers mois de sèche, tu vas être content. Parce que moi, je considère qu’une prise de masse doit être plus dure que la sèche. Tu vas vraiment avoir du mal à manger. Une masse, ce n’est pas tu manges trois repas, après tu prends ton shaker, etc. Ce n’est pas ça une masse. Une prise de masse c’est très, très compliqué. C’est manger de la bouffe clean en grosse quantité jour après jour. Et après forcément quand c’est comme ça la sèche, c’est plus simple.

Pour revenir à ce sujet, à la fin, je vais aussi un peu baisser les quantités de lipides. Les lipides, je laisse juste ce qu’il faut. Beaucoup de gens font des bulk aux lipides, mais je ne suis pas fan de ça pour de multiples raisons. Néanmoins, forcément, je les fait monter un peu en masse. Après ça dépend des personnes, certains réagissent très bien aux lipides.

Donc on les fait diminuer progressivement en sèche, pareil pour les glucides. Au fur et à mesure, il y a de moins en moins de glucides et on va garder ceux qui restent aux moments les plus importants de la journée, soit autour de la séance d’entraînement. On voit comment ça évolue, etc.

Donc voilà mon programme de nutrition et j’ai pour principe de ne surtout jamais décharger trop vite ! Il faut laisser le processus se faire.

Au début, forcément, tu sors de prise de masse, je te baisse un peu, tu vas perdre. Tu vas surtout perdre en rétention d’eau. Et ensuite, il y a un moment où ça stagne. Mais il ne faut pas forcément bouger. Cela, tu le comprends avec l’expérience, tu vois.

Le jour de la compétition, est-ce qu’il y a une cut qui est faite ?

Alors, moi ce que j’aime, c’est que le gars soit près un peu avant. On entend beaucoup parler, de charge, décharge, sodium, potassium, etc.. Ce qui reste malgré tout, c’est la nécessité d’un bon équilibre sodium/potassium. Car si jamais tu as un excès colossal de potassium ou à l’inverse, une baisse drastique de son taux, le cœur s’arrête. C’est bête, mais les gens ne le savent pas assez. Il y a vraiment un protocole à suivre. Quand tu vois qu’avant la compétition t’as des mecs qui crampent, n’oublie pas aussi que ton cœur c’est un muscle et qu’il peut cramper. Et si tu as une crampe au cœur, ce n’est pas la même chose, tu vois. Ce n’est pas juste, tu montes sur scène et tu as une petite difficulté, non ! Tu fais un malaise ! Moi, j’essaye d’éviter cela au maximum et pour être honnête avec toi, j’ai jamais eu ce genre de problème.

Donc pour la prépa on joue quand même avec la quantité d’eau et on joue avec les glucides. On essaye de vider un maximum les stocks en glycogène (en réduisant cette quantité de glucides) mais théoriquement la dernière semaine, tu n’es plus censé en avoir beaucoup. Mon but est que 10/15 jours avant la compétition tu sois prêt et ensuite on maintient.

Pas trop tôt avant non plus pour pas que ton physique s’écrase.

Après, si tu veux le jour de la compétition, outre la recharge sodium/potassium, ça va être de la recharge glucidique. Si t’es un gros gabarit, on peut la démarrer quelques jours avant. Si c’est un mec qui fait 75/80 kilos ce n’est pas pareil que quelqu’un qui fait plus de 100kg.

Tout dépend si tu as une pesée aussi, si t’es au poids ou non la veille, etc.

Mais globalement, sur la diète, on va descendre progressivement bas en glucides et à la fin remonter tes quantités. Et c’est là, en rechargeant tes stocks de glycogène, que tu as le physique de ta vie. Le glycogène, c’est du sodium, de l’eau et des glucides et si tu n’as pas les trois, tu ne recharges pas ! C’est pour ça que certaines personnes disent à la fin de la compétition qu’ils ne comprennent pas l’état de leur physique alors qu’ils ont rechargé. Finalement, ils ont un meilleur physique le lendemain ! Pourquoi ? Parce qu’en réalité, il n’avait pas cette combinaison au moment de la compétition et le soir, ils sont allés manger un Mcdo avec des tonnes de sel, des glucides, du liquide etc… Et du coup, ils explosent le lendemain.

Quels sont tes objectifs personnels aujourd’hui ?

Déjà continuer à faire ce que je fais. Je vis de ma passion, c’est une vraie chance ! Continuer à coacher des gens parce que j’aime ça. Et globalement conserver ma passion. Je me suis battu pour elle et pour en faire mon travail et j’en suis très content aujourd’hui. Crois-moi c’est une vraie chance.

Ensuite, bien sûr, il y a des personnes que je prépare en ce moment. On est en mission. Après, je n’aime pas parler avant. D’un, ça porte la poisse, de deux, ça ne sert à rien ! On a déjà eu des très bons résultats dans la team, même à haut niveau, donc continuer dans ce sens, plutôt que de dire “je suis le coach”. Beaucoup le font, mais moi ça m’insupporte. Je préfère que les résultats parlent.

Je veux que mes athlètes kiffent, que les gens de remise en forme kiffent. Cela me fait autant plaisir, voir plus, de voir un de mes athlètes qui monte sur scène et qui fait podium ou qui gagne, que de voir des personnes de remise en forme qui atteignent leurs objectifs. Cet été, j’ai un de mes clients qui m’a dit que c’était la première fois depuis des années qu’il était fier d’aller à la plage. Et il avait un super physique avec même les abdos visibles ! Toute sa vie change, son rapport au monde change, ses relations, etc. Pour moi, c’est énorme, c’est la plus belle des récompenses ! Si je t’apporte un peu, c’est le plus important ! Donc coacher en compétition ou remise en forme me procure autant de plaisir.

Par contre, je vais être très dur avec les compétiteurs. Tu veux faire de la compétition ? D’accord, mais assume ! Parce que quand tu vas monter sur scène, tu vas te rendre compte que tu n’as pas assez travaillé.

Mais voilà, je ferais toujours les deux parce que j’aime ça.

Qu’est-ce que c’est pour toi la définition de la Discipline ?

C’est faire quelque chose alors que tu n’as pas envie de le faire. C’est par exemple une situation dans laquelle ta voiture ne démarre pas, que tu t’es pris la tête avec ton patron, ta copine et que  tu as juste envie de te dire, j’ai faim, la boulangerie est en bas de la rue… Mais non ! Je vais plutôt aller faire mon cardio même si je n’en ai pas envie.

C’est aussi refuser une invitation alors qu’on a une compétition le lendemain, etc. C’est dire non et faire ce qu’il y a à faire.

Ma discipline personnelle, c’est typiquement coupé tout ce qui ne va pas servir mes objectifs et apporter de la constance. La constance, c’est le plus important. On s’en fout qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il fasse froid, tu fais le taff ! Et ça s’applique dans tout.

Un dernier mot ?

Allez là !

Merci Kevin.

Interview réalisée par Lucas Dour, co-fondateur de Disciplean.

Vous pouvez retrouver tous les services proposés par Kevin sur son Instagram : @kevindalzuffo

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Nous sommes une marque de vêtements de musculation française dont l’objectif est de créer la plus grande communauté de personnes qui exploitent leur potentiel. Nous savons que tu as des objectifs, et à travers nos collections et nos articles, nous voulons te donner la force de travailler dur pour les atteindre. Faire les choses que nous devons faire peu importe les circonstances : c’est ça la discipline, et le secret du succès.

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