Alison Huet, Athlète Disciplean et Championne de Force Athlétique
Dans cette nouvelle interview nous avons l’honneur de recevoir la première athlète de Disciplean, championne de Force Athlétique, spécialiste du développé couché et coach : Alison Huet.
Hello Alison, est-ce que tu peux tout d’abord te présenter ?
Hello Lucas ! Moi, c’est Alison, j’ai 26 ans. Je fais de la force athlétique depuis 3 ans et quelques mois. Je suis aussi coach sportif et coach de force athlétique dans notre système de coaching NBNS (No Brain No Strength), que j’ai monté avec Greg qui est lui mon coach et mon associé. Je fais de la compétition depuis que j’ai débuté la force et j’ai commencé les compétitions internationales il y a un an et demi environ. D’abord avec l’international en développé couché et comme maintenant, j’ai également acquis le niveau international en force athlétique, je fais aussi des compétitions de FA à l’international. À côté de ça, j’ai un master STAPS en management du sport et actuellement, je passe mon DEJEPS haltéro, force, prépa physique.
Qu’est-ce que c’est que le DEJEPS ?
C’est un diplôme de cadre. Tu peux travailler dans les fédérations, etc. Ça prend normalement un an, bien que tu puisses le faire de manière étalée dans certains cas particuliers.
Merci Alison pour cette présentation.
Est-ce que tu peux revenir sur tes débuts en FA et sur ton parcours?
J’ai commencé la force athlétique vraiment par hasard. En fait, moi, je faisais du cheerleading depuis 7 ans à assez haut niveau. On a eu plusieurs titres nationaux, européens et on a participé plusieurs fois aux championnats du monde. J’ai vécu de vraiment très belles expériences et c’est sans aucun doute ce sport qui m’a donné goût à la compétition, à l’effort, à la discipline.
Quand j’ai arrêté le cheerleading je me suis cherchée. J‘ai fait pas mal de sport depuis mon plus jeune âge et donc assez naturellement, je me suis tournée vers la salle de sport pendant quelques mois pour rester en forme, etc. Je m’entraînais assez aléatoirement, je n’étais pas encadrée, je regardais deux trois trucs sur Instagram comme pas mal de jeunes de notre génération. Par la suite, je me suis faite approchée par un gars qui était coach de FA et qui m’a dit que j’avais des perfs pas mal pour quelqu’un qui s’entraîne “à la rache”. Du coup, il m’a fait tester une programmation, une première compétition et j’ai tout de suite accroché ! Malheureusement, après, il y a eu le confinement et je me suis blessée pendant presque un an. Je continuais quand même à m’entraîner autour de la douleur, mais avec beaucoup d’adaptation. C’est à ce moment-là que Greg a pris la main sur mon entraînement. Une fois sortie de cette blessure, j’ai enchaîné les compétitions, je n’ai pas arrêté de progresser et voilà où j’en suis aujourd’hui.
Tu as été blessée tout 2020 ? Qu’est-ce que tu avais ?
Oui, c’est ça en 2020. Alors j’ai jamais vraiment su précisément ce que j’avais. Mais je pense que c’était un mélange entre sciatique, syndrome de piriforme, etc… Et en gros, je ne pouvais pas faire de squat ni de deadlift. Donc je faisais juste du bench. Mais j’ai du l’adapter également. Pendant un moment, je faisais juste du bench feet up parce que sinon le bench classique me déclenchait des douleurs lombaires, des douleurs au niveau de la fesse et du piriforme. Une fois que j’étais sorti de là, j’ai dû adapter mon entraînement pendant quelques mois, mais je pouvais quand même m’entraîner sur tous les mouvements de compétition.
Est-ce que tu peux nous expliquer quel est ton palmarès, national et international, en bench et sur les 3 mouvements ?
Quand j’ai commencé la force, donc en janvier 2020, j’ai validé les minimas France. Mais comme c’était l’année du Covid, des confinements, il n’y avait pas de compétitions ! En plus, j’étais blessée ! Donc je n’ai pas pu en faire.
Ensuite, début 2021, j’ai pu recommencer à m’entraîner normalement et c’est aussi là qu’ils ont annoncé la reprise des compétitions, notamment en plein air. En mai 2021, j’ai fait une compétition régionale où j’ai validé les minimas France, les minimas universitaires et les minimas bench aussi. Comme c’était l’année du covid, tu n’avais pas besoin de te qualifier dans une compétition de bench. Tu pouvais faire de la FA et ça te qualifiait pour le développé couché quand même. Maintenant qu’il n’y a plus de restrictions covid, ce n’est plus comme ça.
J’ai donc validé tous mes minimas lors de cette compétition en plein air, et en juillet 2021, j’ai enchaîné ! En un mois, j’ai fait les Mondes universitaires où je suis arrivée première, les Frances FA où je suis arrivée 5ème, la semaine d’après j’avais les championnats de France de développé couché où j’ai fini championne de France et j’ai battu mon premier record de France au bench. Et en août 2021, j’ai fait les championnats d’Europe universitaires durant lesquels je suis également arrivée première. Lors de ces championnats, j’ai validé les minimas monde en développé couché et j’ai pu participer à ma première compétition internationale de DC en Lituanie (Vilnius) en Octobre 2021 où j’ai fini 5ème.
Après j’ai fait l’ACMATIC en 2021 où j’ai fait les minimas France et j’ai donc participé aux championnats de France FA en Mars 2022. J’ai fini 4ème, mais là j’ai validé mes minimas monde, ce qui était mon objectif. J’ai également fait un record de France DC. Avant en février 2022, j’ai fait championne de France et nouveau record de France aux championnats de développé couché à Beuzeville. Cela m’a permis de me qualifier aux Mondes de DC. Donc on est allé au Kazakhstan en mai 2022 où j’ai fini vice-championne du monde avec nouveau record de France à 100kg. J’ai ensuite fait les Europes de bench en août. Je suis arrivée 4ème avec une cut très difficile. En septembre 2022, il y a eu la WEC. C’était ma première compétition de FA internationale, hors universitaire bien évidemment, où j’ai fini médaille d’or. J’étais trop contente ! À cette occasion, j’ai également battu le record au bench de cette compétition avec une barre à 101kg. Le total que j’ai validé à la WEC m’a permis de me qualifier aux championnats d’Europe de FA qui étaient en décembre 2022 où j’ai fait 5ème et médaille d’or au bench.
Et là, je me prépare aux championnats de France de DC qui ont lieu la semaine prochaine [interview réalisée avant les championnats de France de développé couché 2023]. Je prépare aussi le test de qualification aux championnats du monde de FA qui aura lieu le 19 mars, pour tenter de m’y qualifier ce qui serait un énorme accomplissement pour moi, et qui se dérouleraient, si je suis qualifiée bien sûr, début juin.
À quoi correspondent ces tests de qualification aux championnats du monde ? C’est comme une compétition ?
Oui, c’est vraiment situation de compétition, arbitres nationaux, je crois, pour valider un total. À partir de ça, le DTN va nominer toutes les personnes qui ont fait les minimas et qui ont fait le plus haut total dans chaque catégorie. Une fois que les nominations sont finies, il regarde les classements provisoires par catégorie et là, il fait sa sélection définitive.
Est-ce que c’est un processus habituel où c’est parce que les Championnats de France sont décalées en septembre ?
Comme les Frances sont décalées en septembre, il n’y a pas de compétition de référence. Du coup, ils organisent ce test match pour pouvoir faire leur sélection et que les athlètes puissent avoir la chance de valider un total qui soit le plus haut possible.
Tu as fait énormément de compétition l’année dernière. Tu as aussi fait l’open de La FAC et la Girl Power d’ailleurs, non ?
Oui, c’est vrai ! La FAC en mai 2022, un mois avant les Mondes de développé couché et j’ai été invité à la Girl Power en Octobre 2022.
Comment tu as pu enchaîner et ajuster ton entraînement ?
En fait la limite qu’il y a à faire autant de compétitions, c’est que comme moi, j’optimise mon poids du corps, ça me fait faire beaucoup de cut dans l’année, ce qui n’est pas optimal. Après, je me connais, on s’est testé, je sais que ça m’impacte peu et je sais jusqu’où je peux aller.
Ensuite, quand tu enchaînes les compétitions, ça laisse peu de temps à la construction fondamentale, de base, car tu es toujours dans le spécifique à jauger ta performance. Moi, je sais que ce n’est pas forcément quelque chose qui me convient sur une période de temps assez longue. Ce genre de prépas fonctionne très bien sur moi, mais quand c’est ponctuel. De plus, ce n’est pas forcément en accord avec les valeurs de notre système de coaching et en tout cas les principes qu’on souhaite appliquer et qui fonctionnent d’après nous. Donc c’est pour ça que cette année, j’ai décidé de prioriser les compétitions. Je ne ferais pas de régional même si j’apprécie beaucoup les faire, car ce sont des compétitions où j’ai moins de pression et je prends beaucoup plus de plaisir. Mais bon cette année, je n’en ferais pas. Je limite mes compétitions à celles qui sont nécessaires ou celles qui rentrent dans mes enjeux sportifs en tout cas.
Bonne transition puisque j’allais te demander quels sont tes objectifs.
Mes objectifs pour cette année, c’est de tout faire pour garder mon titre de championne de développé couché et monter mon record de France si l’occasion se présente, on ne va pas dire non (rire). Et ensuite tout donner sur ce test match du 19 mars. Je me prépare comme une malade depuis les Europes pour valider le plus gros total possible et pouvoir faire les Mondes ! Participer aux Championnats du monde de FA, c’était un objectif sportif que je m’étais fixé pour dans deux ans, un truc comme ça. Mais la vie, le contexte, fait que j’ai peut-être cette opportunité dès cette année et je vais tout faire pour la saisir ! Ensuite, pour les Frances FA, j’aimerais viser le titre de Vice-Championne de France, je vais tout donner pour et pourquoi pas me qualifier dans la foulée aux championnats d’Europe de FA qui auront lieu en fin d’année.
Avec les nouvelles règles au bench, est-ce que tu as eu besoin d’adapter tes entraînements ?
Oui, j’ai eu besoin de le faire. Ce que j’ai fait dans un premier temps, c’est que j’ai fait plein de tests. Déjà ce qu’il faut savoir, c’est qu’avant, quand je faisais du bench, je mettais des vans et les vans me rehaussaient un peu. C’est comme avoir des petites cales. Donc rien qu’en passant sur des chaussures plates comme des chaussons, ça a abaissé mon pontage et augmenté la distance entre la barre et ma poitrine. Ensuite, j’ai fait plein de tests du type resserrer les mains, etc. Je me suis rendu compte que ça ne changeait pas grand-chose dans les faits, donc je me suis surtout focalisé sur ma trajectoire des coudes et l’ouverture des coudes que je peux avoir à l’amorce de la barre. Lorsque tu as un max grip, le fait d’ouvrir tout de suite les coudes sur l’extérieur, ça donne l’illusion de la depth. Après comme là c’est le début, on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé ! Moi, j’ai fait mes ajustements, j’ai travaillé de mon côté et c’est pour ça que les Frances ça va être un bon test pour la suite des compétitions.
L’arbitrage que j’ai vu depuis le début de l’année n’est jamais vraiment le même. Comme on dit souvent avec Greg, en force athlétique, quand tu es en compétition, tu es confronté à l’objectivité d’un règlement, mais aussi à la subjectivité des arbitres. Tu es toujours dans cette position où tu as beau appliquer le règlement à la lettre à l’entraînement, tu as beau te la tuer, toujours garder les standards et tout, au final, le jour J, tu gardes toujours cette part d’incertitude des arbitres qui peut te revenir dans la face.
Après moi, je préfère me concentrer sur les choses que je peux contrôler, c’est-à-dire mes performances et coller aux standards que je considère comme les bons, comme je suis moi-même arbitre.
Mais l’important, c’est de tout donner le jour J ! De toute façon le reste, tu ne peux pas le contrôler donc te focaliser dessus ne t’apporte rien sauf du négatif.
Est-ce que tu peux nous expliquer comment tu te prépares ?
Si je suis vraiment loin des compétitions, de plusieurs mois, on va privilégier le travail de renforcement. J’adore le squat, le bench et le deadlift, mais faire que ça a mon entraînement ça m’embête. De plus, si jamais tu ne changes pas tes formes de corps, que tu n’apprends pas à être fort dans d’autres mouvements, d’autres positions et que le jour J, il t’arrive une merde, tu ne sais plus changer, compenser, etc. Si on prend comme exemple les pectoraux. Le pec c’est un muscle qui a plusieurs fibres qui vont dans plusieurs directions, donc forcément si tu ne fais que ton bench de compétition avec le wide grip et tout, pour moi, tu perds du bénéfice. Tu ne fais pas d’incliné, tu ne vas pas chercher un peu plus le haut de pec, tu ne fais pas de close grip, tu ne vas pas chercher un peu plus les épaules et triceps, tu vois. Si tu ne changes pas tes formes de corps pour moi, tu perds de la force, tu laisses des gains de côté. Donc, loin des compétitions, je vais bien sûr garder le squat, le bench et le deadlift, mais soit je vais en avoir moins fréquemment dans la semaine, soit je vais en avoir sous d’autres variations. Par exemple du high barre. Ou alors je vais faire des blocs sans équipement, sans genouillères, sans ceinture. Ou encore, comme je fais du sumo en compétition, je vais beaucoup plus travailler sur mon tradi, ou je vais faire du Romanian deadlift lourd pour prendre des ischios. Je vais beaucoup plus être dans une dynamique d’hypertrophie et de plaisir plutôt que sur du 1RM, du 2RM sur les mouvements de compétition. Après plus on va s’approcher des compétitions et plus on va être spécifique. Je te dis une bêtise, mais peut-être qu’à deux mois d’une compétition, on va faire monter le 3RM, le 4RM et plus on va s’en approcher, plus on va réduire le range de répétitions. Ensuite, sur les blocs de compétition en général, j’ai un SBD dans la semaine. Chose que j’aime pas du tout ! C’est long, quand j’arrive au deadlift j’en ai marre, j’ai envie de rentrer chez moi, etc. Mais du coup, le fait de mettre un SBD que sur les blocs de picking, je suis assez contente d’en faire. Je me dis “c’est cool”, “ça fait longtemps”, parce que je sais que c’est que dans les périodes de compétitions donc j’appréhende pas du tout cette séance de la même façon que si j’en avais tout au long de l’année. Avec bien sûr des “une répétition” sur des mouvements spécifiques de compétition, ce que je n’ai pas systématiquement quand je ne suis pas en bloc de compétition.
Tu ne préconises pas de faire du full SBD toute l’année ?
Alors ça dépend de qui tu as en face de toi. Quelqu’un qui ne peut s’entraîner que 2 ou 3 fois par semaine, j’aurais plus tendance à lui mettre un SBD. C’est juste une question de fréquence, car s’il s’entraîne seulement 3 fois, je vais être bloquée. Je vais lui mettre qu’un squat, qu’un deadlift… du coup, c’est bizarre. Donc si c’est quelqu’un qui fait moins de 3 séances par semaine et qu’il fait de la compétition, j’aurais plus tendance à lui mettre un SBD. Par contre si la personne ne fait pas de compétition, je ne vais pas forcément privilégier cette option-là. Maintenant, si c’est quelqu’un qui s’entraîne 4 fois dans la semaine et qui n’a pas de compétition proche, honnêtement, je ne vois pas l’utilité du SBD.
Côté diète, comment tu t’organises ?
Alors moi, je suis toujours en diète dans le sens où je fais attention à ma répartition en macronutriments parce que la nutrition fait aussi partie de la performance. Et je n’ai pas envie d’être performante uniquement à deux mois de la compétition. J’ai envie d’être en bonne santé, de me sentir bien dans mon corps et à la salle toute l’année. Donc, tout au long de l’année, je vais faire attention à ma répartition en macronutriments, à avoir tous mes micronutriments et avoir une alimentation équilibrée. Après, plus je suis loin de la compétition et moins je fais attention à mes calories. Même si je prends du poids ça m’importe peu tant que je ne dépasse pas une certaine limite. À deux mois de la compétition, je vais commencer à faire attention, à maintenir mon poids ou le descendre si je suis montée trop haut en hors saison. Enfin, à un mois/un mois et demi de la compétition, je rentre vraiment dans ma période stricte. Je mange pareil tous les jours comme ça, je sais que pendant ma période de cut, une semaine avant la compétition, je pourrais contrôler tous les paramètres. Parce que pendant un mois/un mois et demi, j’ai toujours mangé la même chose, je pourrais tout contrôler et bien veiller à être au poids, soit 52kg le jour de la compétition.
Tu réagis bien à la cut ?
Oui, je réagis super bien ! Les cut ou j’ai le plus perdu, j’ai du cut 4kg. Attention, ça, je le préconise pas du tout ! C’est énorme ! Je l’ai fait parce que je n’ai pas eu le choix, car j’avais déconné avant. Mais 4kg pour mon poids, c’est énorme. Après, globalement, je le fais parce que je sais que je suis plus compétitive en 52kg que je ne le suis en -57kg. Là, je fais le choix de cuter car je sais que j’ai un avantage compétitif en -52kg. Quand je fais mes cuts de 2kg ou 3kg ça impacte peu voir pas du tout mes performances, quand on est au delà des 4kg là ça m’impacte par contre.
Dans les faits, comment se passent les derniers jours de cut ?
En gros, je manipule les quantités d’eau de sel et les macronutriments (fibres, etc). L’objectif est de te déshydrater, d’avoir le moins possible de flotte dans les muscles. Que ce soit de l’eau retenue dans le glycogène ou parce que le matin, il te reste quelques grammes à perdre et tu vas les éliminer avec des bains et des saunas.
Finalement, ça se rapproche un peu de ce qui est fait en body ?
Eux, ils le font sur une période plus longue, car eux n’ont pas besoin d’être performants physiquement. La déshydratation dans leur cas peut être plus agressive que nous, où on sait qu’à partir d’un certain pourcentage de poids de corps perdu ça va clairement impacter les performances.
Est-ce que tu peux nous dire quels sont tes conseils pour quelqu’un qui aimerait débuter la force athlétique ?
Déjà ne pas mettre la charrue avant les bœufs. Ce que je remarque, c’est que la force s’est beaucoup démocratisée sur les réseaux sociaux, etc. Ce qui est une bonne chose ! Le sport se développe, le sport grandit ! Mais du coup, il se développe grâce à des athlètes et souvent, les personnes qui débutent vont directement vouloir faire comme les athlètes qui ont déjà beaucoup d’expérience. Mais je ne pense pas que ce soit forcément la bonne chose à faire quand tu débutes. Quand tu débutes, tu as envie de construire des bases solides sur lesquelles tu vas pouvoir t’optimiser. Sur lesquelles, après, comme tu te connais, tu connais ton corps, tes intensités, ta capacité de récupération, tu vas pouvoir être performant, faire appel à un coach et faire de la compétition. Mais si tout de suite, tu te vois trop beau, que tu optimises tout, que tu ne fais pas d’hypertrophie, que tu fais des cuts de poids du corps. Ben en fait, il va te rester quoi après ? Si tu fais ça au bout de deux mois, tu vas faire quoi dans un an ? Si tu n’as pas pris de masse, si ta technique est dégueulasse, si ta capacité de récupération est au sous-sol tellement tu mets des charges d’entraînement de malade, où est la longévité dans le sport ? Sauf que la FA, on sait que c’est un des rares sports avec une forte longévité. Donc profites-en ! Quand tu commences, mange ! Quand tu commences remplis toi, fais de la masse, fais de l’hypertrophie, travaille ta technique, entoure toi ! Ne mets pas la charrue avant les bœufs ! Ne fais pas des cuts de poids du corps de malade alors que de toute façon, tu n’as pas de minimas. Alors si tu n’en as pas pourquoi tu veux te mettre dans une catégorie qui va impliquer une déshydratation, mettre en danger ta santé, etc ?
Ce que je conseille également aux personnes qui débutent et qui veulent performer, c’est de prendre un coach. Mais intelligemment ! Notez par exemple sur un papier : quels sont vos besoins, quelles sont vos attentes. Allez parler à des coachs, allez prendre des informations. Ne voyez pas tout de suite un palmarès, parce que le copain à pris lui, parce que j’ai vu un post Instagram d’un tel, etc. Prenez un coach qui vous ressemble, qui colle à votre manière de travailler, à vos valeurs. Parce qu’en fait sinon forcément, il y aura des frictions des accros, mais ce n’est pas ce qu’on veut. On veut créer une relation de confiance avec une bonne communication pour favoriser la performance.
Est-ce que tu peux nous donner trois conseils pour être fort au bench ?
Premièrement, pour être fort au bench, il faut vraiment renforcer son haut du corps. Vraiment, il faut travailler ! Le dos, les épaules, les pecs ! Il faut envoyer des accessoires haut du corps . C’est indispensable ! Au bout d’un moment, tu auras beau optimiser ta technique, une bonne vieille paire d’haltère, on ne fait pas mieux ! Donc, déjà, il faut renforcer son haut du corps.
Deuxième conseil : il faut apprendre à utiliser ses jambes. Que ce soit pour le maintien de la position thoracique (pontage ou non) et ensuite pour permettre un transfert de force pendant le mouvement.
Troisième conseil : la fréquence. Je ne dirais pas forcément ça pour le squat et le deadlift, mais le bench à besoin d’une certaine fréquence et une fréquence plus haute que sur le squat et le deadlift. Honnêtement, pour avoir une bonne progression, c’est minimum, mais vraiment minimum, 3 fois par semaine. Attention, c’est 3 fois par semaine, mais tu adaptes ! Tu n’es pas obligé de te mettre une intensité de malade les trois fois. Tu peux aussi avoir des intensités plutôt faibles pour travailler ta technique. Après ça dépend d’où tu en es dans ta prépa, d’où tu en es dans ta pratique. Mais la fréquence, c’est aussi la clé.
Dans les trois fois par semaine, tu inclus également des variations ou c’est vraiment trois fois le mouvement de compétition ?
Oui avec des variantes. Trois fois dans la semaine sur un banc de DC avec une barre dans les mains, que ce soit du tempo, 2CT, 3CT, feet up, close grip, wide grip, etc.
Avec ton expérience, tu as toujours besoin d’autant de fréquence ?
Ça va dépendre des gens. Personnellement, je sais que comme j’ai une technique ultra ancrée et que j’ai des automatismes, pour maintenir mon niveau actuel, je suis très performante avec une fréquence de 4 à 5 fois du bench par semaine. Après, on manage le volume, l’intensité bien évidemment. Mais tu vois dans les blocs loin des compétitions où j’en ai seulement 2-3 fois par semaine, je sais que je suis moins performante sur le mouvement. Mais après, ce n’est pas le but, la performance à ce moment-là. C’est pour ça qu’on va baisser la fréquence pour avoir plus de séances avec du renfo où je vais faire des dips, du handstand push up, etc. Juste laisser la place au renforcement en laissant une fréquence minimale mais du fait de cette fréquence minimale je suis moins performante.
Après, on a une mémoire musculaire. Au bout d’un moment, quand ça fait trois ans que tu en fais, même après un mois d’arrêt, retourner sous une barre, c’est comme si c’était hier !
Comment tu gères tes phases de recovery, de deload ? Est-ce important pour toi ? Est-ce que tu fais de la récupération active ?
Alors là moi, je m’entraîne 5 fois par semaine. Je pense que ce sont les premières fois où je m’entraîne 5 fois par semaine. Avant, c’était seulement 4 fois. Et lorsque c’était 4 séances maximum dans la semaine, j’avais 2 jours de repos consécutifs, le samedi et le dimanche. Dans cette configuration, je sentais que le lundi, je n’étais pas dedans. Comme si j’avais un mini désentraînement. Après, ça c’est moi ! Et nous les femmes avons une meilleure capacité de récupération. Du coup, j’ai dit à Greg “viens, on passe à 5” et je ne me suis jamais sentie aussi bien. Mais parce que je me connais, ça fait trois ans que je m’entraîne et je sais écouter les signaux de fatigue.
Mes phases de récupération, c’est d’abord savoir s’écouter et détecter ces signaux de fatigue. Est-ce que tu es courbaturé ? Est-ce que tu perds de la motivation à aller à l’entraînement ? Est-ce que tu as plus de difficulté à te réveiller le matin ? Est-ce que tu as plus faim ? Tout ça, ce sont des signaux qui t’indiquent que tu es peut-être en train de trop tirer sur la corde et c’est la première chose à vraiment identifier pour connaître son nombre de séances et savoir comment tu vas les agencer dans la semaine. C’est hyper important ! Ensuite moi, je sais que sur mes jours de repos, systématiquement, c’est routine de mobilité. Donc tu vois, je déverrouille mes hanches, j’étire un peu les ischio-jambiers, les adducteurs, les fessiers, je fais du pistolet massage. Et sur mes jours off, ce sont également 10 000 pas minimum. Soit je vais marcher, soit je bosse debout, soit je fais les courses, soit je vais à la salle et je fais du vélo elliptique, du vélo, du tapis de course etc. De temps en temps, je prends aussi des bains froids, mais en hiver pas en été (rire). Et puis je m’écoute quoi ! Si une semaine les 5 séances je ne les sens pas, et bien je dis à Greg quatre ça suffit. Ça fait trois mois qu’on fait 5 séances, je pense qu’une semaine à 4 séances, c’est bien pour reset un peu le système nerveux, laisser le corps récupérer.
C’est quoi ta définition de la Disciplean ?
La Discipline, c’est rester dans tes habitudes, faire ce que tu sais bon pour toi, bon pour tes objectifs, tes projets même si tu n’en a pas envie, même si tu as une baisse de motivation. C’est savoir garder le cap en fait ! Savoir garder ton objectif en tête et savoir être déterminé là-dedans et continuer d’avancer, avancer, avancer malgré les obstacles.
Pourquoi as-tu décidé de nous rejoindre chez Disciplean ?
Déjà j’aime qu’on m’approche de façon humaine et personnelle et c’est ce que vous avez très bien fait avec Irwin. Vous m’avez présenté vos valeurs et vos principes qui étaient soit les mêmes soit très très proches des miens, et c’est ce que vous avez remis dans votre marque. Votre marque c’est vous en fait ! C’est vos valeurs, c’est vos principes ! Moi je sais qu’on s’est tout de suite bien entendus car on est sur la même longueur d’onde à ce niveau là donc forcément si j’accepte de représenter une marque ben j’ai envie de pouvoir m’identifier à cette marque et que les gens, quand ils vont entendre le discours de la marque et que mon image est associée à celle-ci, que ce soit cohérent et quelque chose duquel je suis fière. Les valeurs de Disciplean c’est dépasser, repousser ses limites et la discipline forcément (rire). C’est ce que j’applique à mois depuis que je fais de la force bien sûr et même avant ça. Donc forcément que j’ai dis oui et forcément que je suis contente d’être avec vous dans cette aventure !
Merci Ali !
Interview réalisée par Lucas Dour, co-fondateur et Directeur Général de Disciplean
Vous pouvez retrouver toutes les informations concernant Alison sur sont Instagram : @alisondragnir